
Christophe Ballif
Voilà qui tombe bien : le PV et l’éolien fournissent déjà l’électricité la moins chère dans nombre de pays, et il y a assez de matériaux pour leur fabrication. Par contre, il faut faire grandir ces industries, ce qui prend du temps. Le PV est en bonne voie, avec une production de modules qui atteindra 1000 GW/an vers 2030. L’éolien devra aussi croître d’un facteur 4 à 5 en installation annuelle. Un tel scénario, un des seuls crédibles, permettrait de limiter le réchauffement en deçà de 2°. Il faudra ensuite capturer le CO2 atmosphérique, car, entre autres, 2° se traduirait sur le long terme par une montée du niveau de la mer de près de 20 mètres.
En Suisse, plus d’indépendance et une minimisation de l’impact climatique nécessitent, en premier lieu, le développement massif et rapide des renouvelables. Ceci doit être accompagné de gains en efficacité énergétique (isolation des bâtiments, électrification de la mobilité et du chauffage par les pompes à chaleur), d’une chasse au gaspillage, et de sobriété, à savoir faire mieux avec moins en consommant moins de produits avec un fort impact environnemental (viandes rouges, métaux, textiles, transport …). Finalement, il s’agit de gérer intelligemment la transition, en prolongeant le nucléaire sans compromettre la sécurité, en assurant l’approvisionnement en gaz et pétrole (mais aussi peu que possible), complété par des centrales d’appoint pour pallier les possibles creux sur le réseau.