23 novembre 2022

CSEM et ECAL – Détourner des technologies pour en faire de l’art

En collaboration avec le CSEM, des étudiant·e·s de l’ECAL / Ecole cantonale d’art de Lausanne ont élaboré une série de bijoux avant-gardistes aux reflets irisés. Leurs réalisations s’appuient sur des nanotechnologies de fabrication issues du CSEM, habituellement utilisées pour concevoir des puces électroniques et des hologrammes anti-contrefaçon. La surface travaillée du bijou reproduit les effets optiques observables dans la nature, que ce soit sur les ailes de papillons, la carapace des scarabées ou sur les coquillages.

ECAL jewelry
Créations Caroline Lejeune (photo 1 & 2), Sarah Remy (photo 3). Photo©ECAL_Santiago Martinez

D’un bleu éclatant, les ailes des papillons Morpho ne contiennent pourtant aucun pigment. Cette propriété optique iridescente est due aux millions de plis nanométriques présents à leur surface, qui ont la particularité de ne refléter que certaines longueurs d’ondes. Selon la forme, la taille, l'angle et l'espacement des structures, certaines couleurs sont ainsi soit annulées, soit renforcées, et ce sont ces couleurs que l'humain perçoit à l'œil nu.

Depuis plusieurs années, le CSEM s’attèle à reproduire ces structures afin de fabriquer des puces pour les circuits électroniques, ou des hologrammes anti-contrefaçon, tels que l’on en trouve sur les passeports. Au-delà de l’aspect fonctionnel que ces structures confèrent aux dispositifs, elles présentent un aspect esthétique intéressant et unique, qui a retenu l’attention des designers. Fruits d’une collaboration entre le CSEM (Centre suisse d’électronique et de microtechnique) et l’ECAL, ces créations inédites associent artisanat contemporain et nanotechnologies. Elles sont exposées dans l’entrée principale du CSEM, à Neuchâtel.   

Créer. Innover. Collaborer.

Créer, innover, collaborer. Ces trois mots synthétisent parfaitement la rencontre entre des ingénieures et la nouvelle génération de designers, représentée par les étudiant·e·s internationaux du Master of Advanced Studies in Design for Luxury & Craftsmanship de l’ECAL. Sous la direction du studio lausannois Panter & Tourron, cette collaboration a mené à la création d’une collection de bijoux mettant en valeur deux innovations technologiques issues du CSEM et inspirées par la nature :

  • Le dépôt d’une monocouche de nanobilles sur de l’acier, permettant une finition nacrée, comme pour certains coquillages. Photos 4 et 6
  • Le dépôt d’une fine couche de nitrure de silicium (une céramique blanche et particulièrement dure) sur des plaques de silicium, créant des interférences lumineuses – un phénomène qui se retrouve sur les bulles de savon ou sur la carapace de certains insectes. Photos 1, 2, 3, et 5
ECAL jewelry1 & 2 : Caroline Lejeune (Switzerland) 3 Yosuke Shimano (Japon) 4 Carlotta Pons Pardo (Spain) 5 Sarah Yao (Canada) 6 Sarah Rémy (France)

« Au contraire des pigments ou colorants présents dans les encres ou les peintures, qui se dégradent avec le temps, ces « couleurs structurelles » gardent leur éclat indéfiniment, » explique Nicolas Blondiaux, expert et responsable du projet au CSEM. « C’est une nouvelle façon optique de produire de la couleur »

Parmi les propositions des étudiant·e·s du programme, cinq concepts ont retenu l’attention du CSEM pour un développement et un prototypage. Découvrez ces réalisations ci-contre.


Si vous souhaitez voir les prototypes, merci de vous annoncer à info@csem.ch.

Credits: ECAL/Ecole cantonale d’art de Lausanne
Directeur: Alexis Georgacopoulos

Responsable du programme : Nicolas Le Moigne

Professeurs : Stefano Panterotto & Alexis Tourron (Panter&Tourron)

Assistant : Georg Foster

Etudiant.e.s : Caroline Lejeune (Switzerland), Carlota Pons Pardo (Spain), Sarah Rémy (France), Yosuke Shimano (Japan), Sarah Yao (Canada)

Photographies: ECAL / Santiago Martinez