14 juin 2019

Wanted : chercheuses

Engagé dans la digitalisation au côté de l’industrie, le CSEM a vu son expertise plébiscitée en 2018. Principal défi à relever pour le centre suisse de recherche technologique : trouver des talents féminins. Malgré des années d’engagement, il constate que les femmes boudent toujours trop les professions techniques – 15% dans ses rangs. Il poursuit son effort pour les intéresser à un domaine crucial.

CSEM male & female employees

Des technologies demandées, des collaborations industrielles en hausse et un portefeuille de projets bien garni. Sur le papier, tous les indicateurs sont au vert pour le CSEM qui tire, à l’occasion de son assemblée générale, le bilan de son exercice 2018. Ses activités industrielles ont augmenté de plus de 8% en 2018. Conformément à son statut d’entreprise à but non lucratif, le centre de recherche technologique a dégagé un résultat proche de l’équilibre.

La parité en 2150

Tous les indicateurs sont au vert, si ce n’est cette difficulté à trouver les talents, notamment féminins, qui vont aider l’industrie suisse à innover. Pour faire face à la forte demande des entreprises, le CSEM a ainsi engagé 49 personnes en 2018. Parmi ces nouvelles recrues : huit femmes. Ces dernières ne représentent aujourd’hui que 15% de ses effectifs de R&D, contre 9% en l’an 2000. A ce rythme, si l’évolution était linéaire, la parité ne serait pas atteinte avant 2150 !

Première entreprise du pays certifiée « salaires égaux »

Et pourtant, le CSEM a œuvré très tôt en faveur de l’égalité, tout comme il s’est engagé pour promouvoir les professions techniques auprès des femmes. En 2003, il ouvrait la première crèche d’entreprise du canton de Neuchâtel. Quatre ans plus tard, il devenait la première compagnie suisse à décrocher la certification « Equal – Salary ». Aujourd’hui, le manque de mixité dans ses équipes le préoccupe au plus haut point et des réflexions sont en cours pour attirer plus d’ingénieures.

Façonner une société numérique mixte

Il ne s’agit pas seulement de régler un problème de pénurie de main d’œuvre qualifiée. La présence de davantage de femmes dans la technologie, à tous les niveaux, représente un enjeu sociétal crucial. « Les femmes doivent absolument s’investir dans la digitalisation. Sinon, les technologies développées vont les laisser sur le carreau», s’alarme ainsi Andrea Dunbar qui gère le secteur des systèmes de vision embarqués au CSEM. Et de citer en exemple la recherche médicale, longtemps restée chasse gardée des hommes. « Il en a résulté des médicaments qui n’étaient pas adaptés à la femme.»

Les Iraniennes en exemple

Pour assurer sa mission de trait d’union entre recherche et industrie, le CSEM doit régulièrement recruter à l’étranger où il constate que la technologie ne suscite pas toujours le même désintérêt féminin.  « Il y a quelques années, je faisais partie d’une délégation accompagnant le président de la Confédération en Iran. » raconte Mario El-Khoury, CEO du CSEM. « Je me souviens avoir découvert avec stupéfaction et jalousie les laboratoires d’une prestigieuse université technique de Téhéran fourmillant de chercheuses.»

« Il faut qu’écoles et lycées intensifient encore leurs efforts pour intéresser les jeunes filles aux métiers techniques » lance Mario El-Khoury. « C’est souvent à l’enfance et l’adolescence que tout se joue. » Le CSEM va de son côté continuer à promouvoir ces filières auprès des femmes, par exemple en participant à des programmes de sensibilisation tels que Lyva Tech. Objectif : faire comprendre que la technologie n’est pas qu’une affaire d’hommes et atteindre ainsi la parité dans ce domaine bien avant 2150.

 

Le CSEM en 2018

En 2018, le CSEM a accompagné quelque 200 entreprises sur les autoroutes de l’innovation, des autoroutes souvent numériques. Ses revenus industriels ont augmenté de 8,2% par rapport à 2017. Une baisse des contributions fédérales a toutefois entraîné un léger recul des revenus totaux qui se sont inscrits à CHF 82,1 millions de francs.

Pour répondre aux besoins de l’industrie, le centre de recherche technologique a renforcé ses équipes, ce qui s’est traduit par une hausse de près de 3% de ses charges en personnel. A la fin de l’année, il employait 470 personnes sur ses cinq sites du pays. Au final, le centre de recherche technologique – entreprise à but non lucratif - a dégagé un résultat proche de l’équilibre.

Destinée à sensibiliser les PME suisses à la digitalisation, la 1ère  édition du CSEM Digital Journey a été organisée. Ce challenge, réédité cette année, permet à l’entreprise gagnante de bénéficier du soutien technologique du CSEM. 2018 a aussi été marqué par la désignation pour la 2ème année consécutive de la startup AVA comme meilleure startup suisse. La collaboration avec l’entreprise zurichoise - qui a recours à son expertise dans le monitoring des paramètres physiologiques – se poursuit.      

Le CSEM travaille aussi activement sur les technologies qui permettront aux entreprises suisses de faire la différence demain. 38 brevets sont ainsi venus étoffer ses 200 familles de brevets. Le CSEM, qui fête cette année ses 35 ans, a par ailleurs eu la satisfaction de décrocher la coordination du projet européen macQsimal dans le cadre de l’initiative lancée par l’Union européenne pour maîtriser et exploiter la technologie quantique.

L’année 2019 a bien débuté  et  le portefeuille de projets du CSEM est bien rempli. L’industrie suisse continue à investir dans l’innovation pour rester compétitive dans un environnement extrêmement concurrentiel.

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