3 avril 2018

RemoveDebris: mission "nettoyage"

La prolifération des débris spatiaux représente une bombe à retardement que la chute du « Palais céleste » vient de mettre en évidence. Le projet européen RemoveDEBRIS vise à tester en situation réelle des techniques d’élimination de ces déchets. Le satellite « chasseur » développé à cet effet a été lancé avec succès le 2 avril depuis la base de Cap Canaveral (USA). Le CSEM prête ses yeux à cette mission.

The RemoveDEBRIS satellite

Le retour sur terre des débris d’une station spatiale chinoise représente la face visible d’une problématique bien plus vaste, à savoir la gestion des déchets spatiaux. Des centaines de milliers de débris satellitaires errent en effet en orbite autour de la terre, mettant en danger les satellites en exercice et contraignant régulièrement la station spatiale internationale (ISS) à des manœuvres d’évitement. En 2015, l’équipage de cette dernière a ainsi dû brièvement se réfugier dans un vaisseau Soyouz à cause du passage à proximité d’un résidu de satellite russe.

Première expérience européenne en situation réelle

Plusieurs projets de recherche sont menés pour mettre au point des technologies à même d‘éliminer les déchets spatiaux. Parmi ceux-ci : RemoveDEBRIS. Ce projet européen lancé dans le cadre du programme FP7 rassemble dix partenaires, dont le CSEM. Il est entré hier dans sa phase opérationnelle avec le lancement par SpaceX d’un satellite « chasseur » depuis la base de Cap Canaveral (USA). Le véhicule spatial a été acheminé sur l’ISS d’où il sera ensuite déployé pour expérimenter pendant plusieurs mois différentes technologies en lien avec l’élimination de ces déchets. Une telle mission représente une première européenne.

Le CSEM prête ses yeux à la mission

« Nous sommes convaincus que les solutions que nous allons tester pourront offrir une réponse au problème des débris spatiaux » explique le professeur Guglielmo Aglietti, directeur du Surrey Space Centre (UK) qui coordonne le projet. Parmi ces solutions : la capture de débris grâce à un filet ou par harpon. Pour visualiser les débris, le système de vision utilisé est primordial. Composé principalement d’un LIDAR permettant d’obtenir des images 3D et d’une caméra couleur, celui-ci a été développé par le CSEM, en partenariat avec Airbus et l’INRIA. « Grâce à ce projet, nous avons acquis des compétences de pointe dans une technologie à fort potentiel» se réjouit Alexandre Pollini, responsable du projet au CSEM. Utilisé pour les véhicules autonomes terrestres ou spatiaux, ce type de LIDAR offre aussi des perspectives intéressantes pour l’atterrissage précis de sondes d’exploration spatiales ou pour des rendez-vous orbitaux automatiques.

Plus d'information sur les projets spatiaux du CSEM:CSEM in Space

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