Les plaies chroniques représentent un lourd fardeau sociétal. Difficiles à traiter car elles ne suivent ni le processus ni la durée classique de cicatrisation, elles affectent plus de 40 millions de patients et coûtent plus de 40 milliards d’euros chaque année aux systèmes de santé. Les propriétés anti-microbiennes et anti-inflammatoires de la lumière bleue au début du processus de cicatrisation étaient déjà connues car, contrairement à la lumière UV, celle-ci ne détruit pas les tissus. Il n’y avait toutefois jusqu’à ce jour pas de preuves réelles des effets bénéfiques de son irradiation dans les étapes ultérieures de cicatrisation.
Quand la lumière bleue tue les bactéries et accélère le processus de cicatrisation
Dans le cadre du projet européen MEDILIGHT, le CSEM et six autres partenaires ont testé le potentiel de ce type de lumière pour un traitement complet des plaies chroniques. Cette collaboration a permis de démontrer que la lumière bleue offrait bien plus qu’un simple effet antibactérien. Son action antiproliférative a été clairement prouvée, montrant que celle-ci empêchait une épidémisation excessive au tout début du processus de cicatrisation. Le consortium a également démontré pour la première fois qu’elle pouvait activer des cellules cutanées essentielles, comme les kératinocytes et les fibroblastes, grâce à une quantité de lumière appropriée, et ainsi, accélérer le processus final de cicatrisation.
Le prototype développé montre qu’intégrée dans un système portable intelligent, la lumière bleue pourrait être une solution idéale pour le traitement des plaies chroniques, comme les ulcères du pied diabétique. Ce projet ouvre ainsi la voie à une potentielle commercialisation d’outils basés sur la luminothérapie pour contrôler la cicatrisation. Cette application ne représente qu’un exemple des opportunités offertes par ce projet car MEDILIGHT pourrait bien permettre de relever d’autres défis dans le secteur médical.
Une nouvelle frontière pour la lumière dans les applications médicales
“Avec la découverte et la démonstration de l’efficacité de la lumière bleue, à la fois de par son action anti-bactérienne et de sa stimulation des cellules cutanées, MEDILIGHT a permis à Urgo de déposer deux brevets clés,” explique Marielle Bouschbacher, la responsable de projet chez URGO. “MEDILIGHT ouvre également la voie à d’autres applications, telles que la désinfection d’instruments médicaux et d’environnements opératoires ». MEDILIGHT a également représenté une magnifique aventure humaine. Plusieurs équipes, plusieurs pays, et plusieurs éventails de savoir-faire se sont associés dans un seul et même but : créer les solutions innovantes de demain dans le domaine de la santé.